LE MARIAGE CHEZ LES VILLAGEOIS DU BAHREIN ET L’HERITAGE CULTUREL AUTOCHTONE
Issue 31
Amina Al-Fardan
Bahreïn
Le mariage est considéré dans les différentes sociétés, y compris les sociétés arabes et musulmanes, comme un lien social contractuel établi en vertu d’un contrat fondé sur une réponse affirmative et une acceptation, donnant lieu à la licitation de l’union entre l’homme et la femme, et légalisant la cohabitation de ces deux personnes, étant entendu que le contrat définit les droits et les devoirs de chaque partie.
Cette étude sur le patrimoine part d’une approche sociologique du mariage – al ors (la noce) – dans la société bahreïnie, en ce que celui-ci est un événement recelant dans ses occurrences les notions de joie et de bonheur, un événement riche en symboles et significations, ce que l’on peut observer dans les différentes phases de la célébration de ce grand moment où se mélangent les données locales relevant du patrimoine, les spécificités régionales et les apports planétaires, liés à l’inter-culturalité et à l’humaine interaction des valeurs et des civilisations.
Si al ‘ors (à la fois cérémonie et acte de mariage) traditionnel bahreïni présente des différences en rapport avec certains côtés de la célébration de l’événement – des aspects essentiels se trouvant inscrits dans un contexte local ou imposant leur présence dans un environnement autre –, ces différences résident essentiellement dans la forme
et dans la diversité des us et coutumes, qu’il s’agisse d’un mariage citadin ou rural.
L’étude traite de façon spécifique du mariage « villageois » bahreïni et des traditions héritées du passé qui y sont étroitement liées. L’auteur part du statut social de la femme rurale qui lui confère la place qui est la sienne et sur lequel se fonde le système de droits et de devoirs dont elle relève, et, notamment, son droit à prendre époux. Sont également pris en compte la vision de la société villageoise, laquelle est profondément ancrée dans les mentalités, quant au rôle de la femme au sein de la cellule familiale, ainsi que les rôles sociaux qui découlent du lien sacré du mariage qui donne à la femme son statut au sein de la société,et permet à l’homme, comme le veulent et la tradition et la charia, d’acquérir « la moitié de sa religion ».
L’accent est mis, à la fin de cette étude, sur les transformations sociales qui ont affecté le village bahreïni et marqué de leur empreinte la vie de la jeune fille rurale, influant sur son comportement face aux mutations accélérées de notre monde, et modifiant son mode de pensée et ses orientations en ce qui concerne de nombreuses questions actuelles, dont, notamment, le mariage avec tout ce qu’il implique comme rites, pratiques, coutumes et traditions – traditions simples en apparence, mais profondes et complexes quant on songe à leurs racines humaines et culturelles.