LES COUTUMES ET LES TRADITIONS DE MARIAGE CHEZ LES TLEMCÉNIENS

Sabah Hamza

Le hammam de la mariée est l’une des principales étapes indissociables de toute célébration d’un mariage algérien traditionnel. Il est en soi l’une des cérémonies incontournables qui ponctuent l’événement. Cette cérémonie se déroule deux jours avant et deux jours après la noce proprement dite. La mariée tlemcénienne (du nom d’une ville de l’ouest algérien) se distingue des autres mariées par la nature de son trousseau, de ses habits et de ses bijoux qui remontent aux temps les plus anciens et qu’elle porte à chacune des cérémonies, dont celle du jour du hammam. C’est ce qui a amené l’auteur à essayer d’enquêter sur les coutumes et les traditions que l’on se transmet de génération en génération au sein de la société tlemcénienne pour connaître le genre d’habits, d’affaires et de produits de beauté dont la mariée s’accompagne pour le dernier hammam avant la noce et le premier après cette cérémonie, et pour savoir quels sont les plats et les boissons qui sont offerts à l’occasion de cet événement et qui recèlent bien des significations.

Le hammam est pour les femmes ce qu’est le café pour les hommes, un endroit où chacune jouit de toute sa liberté et évolue en toute spontanéité. Car, en plus d’être une enclave de propreté et de services, c’est un espace où se déroulent bien des fêtes et des célébrations qui témoignent de l’identité et de l’authenticité de la région. Les hammams de la ville de Tlemcen ont été et demeurent des éléments de l’héritage culturel, des lieux dédiés à la santé et à la pureté où s’épanouissent les rapports humains et les contacts entre les corps. Ils constituent autant d’univers de détente et de représentation sociale, des sources de plaisir et de développement personnel, où le recours aux moyens traditionnels et aux produits de beauté permet de parfaire les corps. Un lieu, en somme, considéré comme un point de passage de l’impur au monde de la pureté.